De nouvelles données confirment les ruptures à l’échelle mondiale dans l’accès aux services de santé essentiels pour les femmes et les enfants
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Dans les pays pauvres, l’impact des confinements et des pertes de revenus demandent une attention particulière et une action ciblée pour protéger et sauver des vies face à une crise qui s’aggrave
18 septembre 2020 — Les services de santé essentiels pour les femmes et les enfants de nombreux pays à faible revenu continuent de s’aggraver avec la COVID-19 selon les nouvelles données publiées par le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF) sur la base de données les plus complète à ce jour. Cette analyse, s’appuie sur les données collectées auprès de 63000 établissements de santé et va au-delà des projections précédentes.
Des perturbations substantielles dans les consultations ambulatoires et la vaccination des jeunes enfants ont été observeés. Des bouleversements importants ont également été notifiées dans plusieurs pays en matière de prise en charge des femmes enceintes et d’accouchements par des agents de santé qualifiés.
«Ces perturbations confirment nos mises en garde dès le début de la crise sur les impacts secondaires sur la santé causés par la COVID-19 qui mettent en péril de nombreuses années de progrès âprement obtenus en matière de santé et de nutrition des femmes et des enfants. La communauté internationale doit réagir rapidement et de manière radicale pour sauver des vies et protéger l’accès aux services essentiels dans le cadre de plan de reprise solide suite à la pandémie » a déclaré Muhammad Pate, Directeur mondial Santé, nutrition et population, Banque mondiale et Directeur du GFF.
La nouvelle analyse des données par pays jusqu’en juin 2020 indique que :
- La vaccination infantile a été le service le plus perturbé, avec une baisse significative du nombre d’enfants pleinement vaccinés au Libéria (baisse de 35 pour cent) au Nigéria (13 pour cent) et en Afghanistan (11 pour cent). Les programmes de vaccination protègent des millions d’enfants contre des causes courantes de décès infantiles— et réduisent de ce fait considérablement la mortalité des enfants. C’est pourquoi ces ruptures de soin sont extrêmement préoccupantes.
- Le nombre de consultations ambulatoires a diminué dans tous les pays étudiés. La baisse la plus importante a été observée au Libéria, avec une chute de 35 pour cent des consultations chez les enfants de moins de cinq ans.
- De nombreuses femmes présentaient un risque accru de complications ou de décès suite à une grossesse. Le nombre de femmes ayant procédé aux quatre consultations médicales prénatales recommandées a chuté au Libéria (moins 18 pour cent) ainsi que le nombre de femmes ayant recours aux soins pendant la grossesse au Nigéria (moins 16 pour cent).
- Les conclusions d'une première enquête menée au Nigeria montrent que 26 % des personnes interrogées qui avaient besoin de services de santé ont déclaré ne pas pouvoir accéder à ces services. Parmi ceux-ci, la majorité —55 pour cent — a déclaré que ce manque d’accès était lié à l’incapacité de payer. 25 pour cent des personnes interrogées indiquait que le confinement et les restrictions de déplacement imposés pour contrôler la pandémie étaient responsables du manque d‘accès aux soins.
- L’impact des ruptures de soin varient selon les pays et les interventions. Au Nigéria par exemple, les services de planification familiale ont diminué de plus de 10 pour cent en avril et de 15 pour cent en mai, tandis que le nombre de femmes accouchant dans un établissement de santé chutait de 6 pour cent. Ces ruptures touchent de manière différente les services de santé essentiels dans chacun des pays. En Afghanistan par exemple, alors qu’aucun changement significatif dans les consultations postnatales n’était noté, le nombre de consultations ambulatoires chutaient de 14 pour cent.
Pour mieux comprendre ces variations, le GFF travaille avec la Banque mondiale et les pays partenaires à l’analyse d’enquêtes auprès des ménages sur les impacts socio-économiques de la COVID-19. En outre, des enquêtes téléphoniques auprès des établissements de santé sont en cours avec le soutien du GFF, ce qui permettra de disposer d’informations en temps réel et de suivre l’évolution de l’accès aux soins afin de permettre aux pays de prendre les mesures appropriées.
Les résultats montrent que la COVID-19 a un impact significatif sur l’accès aux soins essentiels. Ceci pose le risque majeur d’un second impact dévastateur et durable sur la santé de toute une cohorte d’enfants et de femmes et pourrait également avoir des conséquences négatives sur le déploiement d’outils efficaces de lutte contre la COVID-19 lorsqu’ ils seront disponibles.
Le GFF appuie 36 pays partenaires à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure à utiliser ces données dans la prise de décisions pour adopter des stratégies ciblées dans leur réponse à la pandémie, ceci afin de protéger et de promouvoir les services de santé et de nutrition essentiels pour les femmes, les enfants, et les adolescents vulnérables.
Par exemple :
- En partenariat avec la Banque mondiale et la Société financière internationale (SFI), le GFF appuie ses pays partenaires sous formes de subventions et d‘assistance technique afin qu’ils puissent prioriser et planifier le maintien des services, renforcer la prestation de soins primaires, surmonter les contraintes liées à l’approvisionnement d’équipements de protection individuelle et d’autres produits de santé essentiels et répondre à la demande de services de santé sexuelle et reproductive et d’autres services vitaux.
- Le GFF a mis sur pied un programme d’échanges et d’apprentissage afin que les pays puissent partager les enseignements tirés en temps réel et apprennent les uns des autres. Grâce à ce programme, certains pays ont introduit des mesures de maintien de la prestation de services tout en conservant la distanciation sociale alors que d’autres ont amélioré le déploiement de la technologie mobile pour faciliter la télémédecine tandis que d’autres ont exposé comment mieux utiliser et intégrer les agents de santé communautaires pour renforcer la continuité des services.
Pour en apprendre davantage: Réponse du GFF à la COVID-19
CONTACT: à Washington, DC: Sheryl Silverman: ssilverman@worldbankgroup.org, +1 202.473.3297
À propos du mécanisme de financement mondial
Le Mécanisme de financement mondial (GFF) est un partenariat mondial à multiples parties prenantes hébergé par la Banque mondiale qui s'engage à garantir que toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents puissent survivre et s'épanouir. Le Fonds fiduciaire du GFF est appuyé par les Gouvernements du Burkina Faso, du Canada, de la Côte d'Ivoire, du Danemark, de l'Allemagne, du Japon, des Pays-Bas, de la Norvège, du Qatar et du Royaume-Uni ; la Fondation Bill & Melinda Gates ; la Fondation Susan T. Buffett ; la Commission européenne ; Laerdal Global Health ; MSD for Mothers et la Fondation Rockefeller. Le GFF appuie 36 pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure par un financement catalytique et une assistance technique et cela, dans le but d’étendre et de mettre en œuvre des plans nationaux de santé priorisés et de maximiser l'utilisation du financement national et de l’appui externe de manière synergique afin d'accroître l'accès à des soins abordables et de qualité et d'obtenir des résultats meilleurs et plus durables pour la santé.