• L'élargissement de ce modèle de soins pourrait avoir un impact transformateur sur les pays ayant le fardeau le plus élevé de décès néonatals et maternels dans le monde.
  • L'ampleur des vies de femmes sauvées était un résultat inattendu de l'étude car l'objectif principal de l'enquête était la mortalité périnatale.

Le 27 février 2025 – Une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans le New England Journal of Medicine révèle qu'un programme de santé innovant en Tanzanie axé sur la formation continue des agents de santé a permis de réduire les décès maternels de 75 % et les décès néonatals précoces de 40 %[1].

Le rapport, résultat d'une étude de trois ans dans cinq régions, a évalué environ 300 000 paires mère-bébé dans 30 établissements de santé à forte charge de morbidité mettant en œuvre le programme Safer Births Bundle of Care (SBBC). Le programme propose une formation continue sur place pour les agents de santé, ainsi que des outils cliniques innovants pour mieux surveiller les rythmes cardiaques et effectuer la réanimation. Ces efforts sont en outre renforcés par l'utilisation des données pour une amélioration continue.

Jenista Mhagama, Ministre de la santé de la Tanzanie : Un changement radical est nécessaire pour inverser le lourd fardeau des décès maternels et néonatals dans le monde entier – y compris au niveau du leadership politique – et je suis reconnaissante de l'engagement de la Présidente Samia Suluhu Hassan à donner la priorité à la santé maternelle et infantile. Cette étude montre comment, en travaillant ensemble à travers des partenariats innovants pour tirer parti de solutions rentables, nous pouvons renforcer les systèmes de santé, améliorer les résultats des naissances et sauver des vies. Alors que nous étendons ces efforts à travers la Tanzanie, nous avons la possibilité d'avoir un impact transformateur sur les vies, les moyens de subsistance et la prospérité future des pays. »

Avec les plans d'expansion nationale de la Tanzanie en 2025, le succès du programme SBBC a également attiré l'intérêt d'autres pays, notamment le Nigéria et l'Éthiopie, alors qu'ils recherchent des solutions rentables et évolutives pour réduire les décès liés aux naissances.

La période autour de la fin de la grossesse et de la naissance est particulièrement vulnérable pour les femmes et les nouveau-nés. La période néonatale représente presque la moitié des décès d'enfants de moins de cinq ans, et la plupart de ces décès évitables se produisent dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, où près de 95 % de tous les décès maternels surviennent également[2].

La plupart des mortinaissances, des décès néonatals et maternels sont évitables si des soins de qualité sont fournis. En 2020, on estimait à 4,5 millions le nombre de décès combinés (mortinaissances, décès néonatals et maternels) dans le monde : 300 000 décès maternels, 2,3 millions de décès néonatals[3] et 1,9 million de mortinaissances[4]. Dix pays, dont la Tanzanie, représentent 60 % de ce fardeau[5].

Ghai Abuya, sage-femme à l'hôpital régional de Tabora : « Après avoir participé à ce programme, nous avons désormais les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour agir rapidement et sauver des vies. J'ai personnellement vu des mères et des bébés survivre à des situations qui auraient été fatales auparavant, grâce à la formation et au travail d'équipe que nous avons développés. »

Un modèle de changement durable
Le programme SBBC est le résultat de plus d'une décennie de recherche et de collaboration entre partenaires mondiaux et locaux, publics et privés, y compris l'hôpital luthérien de Haydom en milieu rural tanzanien, où il a été lancé en partenariat avec le gouvernement tanzanien.

En 2019, le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, des enfants et des adolescents (GFF) s'est associé à Norad – l'Agence norvégienne de coopération au développement, à l'UNICEF et à Laerdal pour une initiative d'Innovation à l’échelle visant à élargir et tester des innovations prometteuses à fort potentiel d'impact. Parmi 320 propositions, le projet SBBC a été classé comme ayant le plus fort potentiel d'impact.

Laerdal Global Health a collaboré pour développer des outils cliniques innovants et des simulateurs de formation, tous conçus pour aider les agents de santé à gérer les principales causes de mortalité néonatale et maternelle. Le GFF – un fonds fiduciaire hébergé à la Banque mondiale – a contribué à réduire le risque d'innovation grâce à un financement par subvention qui a financé la première mise à l'échelle du SBBC dans 30 hôpitaux ainsi que le financement de la recherche.

En raison des résultats positifs, ces efforts sont en cours d'extension à plus de 150 hôpitaux grâce à un partenariat public-privé avec Haydom.

Åsmund Aukrust, Ministre du développement international, Norvège : « Chaque mère mérite un accouchement sûr et chaque nouveau-né mérite une chance de vivre. La Norvège est fière de soutenir le leadership de la Tanzanie à travers notre partenariat avec le Mécanisme de financement mondial, car il s'aligne avec notre engagement à renforcer les systèmes de santé et à réduire les décès évitables. Les résultats de la Tanzanie montrent qu'avec les bons investissements, innovations et partenariats, y compris avec le secteur privé, nous pouvons créer un véritable changement et garantir un avenir en meilleure santé. »

Dr Paschal Mdoe, Directeur général de l'hôpital, hôpital luthérien de Haydom : « Le programme Safer Births Bundle of Care transforme notre approche de la santé maternelle et néonatale en Tanzanie – et pourrait transformer les résultats de santé à l'échelle mondiale. Cet impact ne serait pas possible sans le soutien de nos partenaires et bailleurs de fonds, dont l'investissement ne se contente pas seulement de sauver des vies aujourd'hui, mais renforce également un système de santé plus solide et plus résilient pour l'avenir. »

Hege Ersdal, Professeur en santé mondiale et simulation, et autrice principale de l'étude : « Avec le Safer Births Bundle of Care, nous avons prouvé qu'il est possible de mettre en œuvre des efforts combinés de formation et d'amélioration de la qualité qui conduisent à des réductions drastiques et durables des décès néonatals et maternels. Je pense que cela marque un moment décisif pour les femmes et les nouveau-nés partout dans le monde. »

Fouzia Shafique, Directrice adjointe, section SMNEA, siège de l'UNICEF : « Je suis inspirée par le succès du programme Safer Births Bundle of Care en Tanzanie. Cette initiative est en phase avec les objectifs de l'UNICEF pour mettre fin aux décès maternels et néonatals évitables et promouvoir la santé pour tous les enfants. En combinant formation sur le lieu de travail et outils cliniques innovants, nous pouvons progresser dans la sauvegarde des vies et l'amélioration des résultats de santé. L'UNICEF est déterminé à soutenir des solutions évolutives qui garantissent un avenir en meilleure santé pour les mères et les enfants du monde entier. »

Luc Laviolette, Chef du secrétariat, Mécanisme de financement mondial : « Ces résultats, grâce au leadership du gouvernement tanzanien et des partenaires Safer Births, montrent les progrès transformateurs qui peuvent être réalisés pour réduire la mortalité maternelle et néonatale si des innovations aussi rentables et relativement simples sont mises à l'échelle. Cela montre le pouvoir des pays, du secteur privé, des partenaires de développement et de santé mondiale à s'unir pour améliorer les résultats de santé. Ce type de collaboration et de financement innovant était la promesse du Mécanisme de financement mondial (GFF) et ces résultats montrent ce qui est désormais possible. »

Pour lire l'intégralité de l'étude dans le New England Journal of Medicine, rendez-vous sur : Résultats d'un programme visant à réduire la mortalité liée à la naissance en Tanzanie | New England Journal of Medicine.


[1] Concerne les décès néonatals survenant dans les 24 heures suivant la naissance