La Banque mondiale émet une obligation « développement durable » pour faire mieux prendre conscience des questions liées à la santé et à la nutrition des femmes, des enfants et des adolescents
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Washington, 8 juin 2018 — La Banque mondiale (Banque internationale pour la reconstruction et le développement, BIRD, Aaa/AAA) lance une initiative pour faire prendre conscience aux investisseurs de l’importance de la santé et de la nutrition des femmes, des enfants et des adolescents et, ainsi, sauver des vies humaines et améliorer la situation des populations. Elle s’emploie à atteindre cet objectif en recourant , notamment, à des émissions d’ obligations « développement durable » pour attirer l’attention sur ces questions et montrer comment le secteur privé peut contribuer au financement du développement. Le lancement de l'initiative a donné lieu à l’émission d'une obligation développement durable de la Banque mondiale d’un montant de 60 millions de dollars canadiens (48 millions de dollars des États-Unis).
« Lorsque les femmes, les enfants et les adolescents vivent et sont en bonne santé, les pays obtiennent de meilleurs résultats et peuvent consacrer davantage de ressources à leurs priorités et à leurs populations », déclare Kristalina Georgieva, Directrice générale de la Banque mondiale. « Nous montrons aux investisseurs et autres acteurs des marchés financiers qu'investir dans les filles et les femmes est une stratégie économique judicieuse. Les obligations développement durable offrent aux investisseurs une occasion manifeste de placer leur argent pour aider les pays à atteindre leurs objectifs de développement. »
Cette initiative a été annoncée lors du Sommet du Groupe des sept (G7) organisé au Québec (Canada) les 8 et 9 juin 2018. Le Canada soutient de longue date l’autonomisation et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, notamment par l’intermédiaire du Mécanisme de financement mondial (GFF), qui est un partenariat réunissant diverses parties prenantes hébergé par la Banque mondiale. Le Canada, qui est l’un des membres fondateurs du GFF, a investi 240 millions de dollars canadiens dans ce dernier depuis 2015 afin d’appuyer les efforts déployés par les pays pour améliorer la santé, la nutrition, la santé sexuelle et procréative et l’éducation, en ciblant plus particulièrement les adolescentes.
« Nous savons qu’investir dans la santé et la nutrition des femmes et des filles profite à tous — familles, collectivités et pays. Assurer la bonne santé et l’autonomie des femmes et des filles — surtout des adolescentes — est notre meilleure chance de construire un monde plus pacifique, inclusif et prospère », indique Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement international et de la Francophonie, Canada.
Selon de récentes études, les disparités entre les rémunérations des hommes et des femmes entraînent un manque à gagner de 160 000 milliards de dollars des États-Unis à l’échelle mondiale. La santé et le bien-être des femmes comptent parmi les principaux facteurs déterminants de la capacité des femmes à participer sur un pied d’égalité au marché du travail et à l’économie. Chaque année, plus de cinq millions de femmes et d’enfants meurent de maladies évitables. Même dans les pays enregistrant de meilleurs résultats, où vivent un grand nombre des populations pauvres du monde, les femmes, les enfants et les adolescents ne reçoivent pas les services de santé, de nutrition et d’éducation dont ils auraient, entre autres, besoin pour mener une vie plus longue, plus saine et plus productive. Selon les estimations, il faudrait investir 33 milliards de dollars de plus par an pour sauver des vies, améliorer le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents et permettre ainsi à ces derniers d’apporter leur contribution à la société et à l’économie de leur pays. Ces investissements, notamment ceux effectués par l’intermédiaire du GFF, sont essentiels à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) par les pays, en particulier le troisième objectif (ODD 3) qui consiste à permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir les bien-être de tous à tout âge.
La Banque mondiale, par l’intermédiaire de son département de la trésorerie, mobilise des capitaux privés auprès d’investisseurs pour appuyer des projets et des programmes de développement dans différents pays. Dans nombre de ces derniers, les femmes, les enfants et les adolescents des collectivités pauvres et des zones rurales sont laissés pour compte malgré les avancées économiques affichées au plan national ; ils continuent de souffrir de l’insuffisance de leurs droits et de déficits de financement dans les domaines de la santé, de la nutrition, de la santé sexuelle et procréative, et dans celui de l’éducation. Le GFF utilise des instruments de financement novateurs tels que le rachat de prêts ou les cofinancements pour aider les pays à obtenir des financements intérieurs, des financements du secteur privé et des financements du développement au profit des femmes, des enfants et des adolescents.